La première chose qui vient à l’esprit lorsqu’on évoque l’auteur-compositeur-interprète française Véronique Sanson, c’est sa voix. Une voix chaude, passionnée et apaisante, à la fois entraînante et profonde, associée à un jeu de piano raffiné, une combinaison qui suscite des comparaisons avec des artistes tels que Carole King, Laura Nyro ou Janis Ian. Pourtant, malgré son immense talent et le succès qu’elle a rencontré en France et à l’étranger, c’est sous l’influence de ceux qu’elle aimait et admirait qu’elle s’est le mieux révélée. C’est ainsi qu’elle a connu le succès au début des années 70, lorsqu’elle était mariée à l’influent chanteur Michel Berger. Elle a enregistré deux disques sous sa tutelle, L’Amoureuse (1972) et De l’Autre Côté de Mon Rêve. Un an plus tard, elle le quitte pour épouser Stephen Stills (ils auront un fils, Christopher Stills, en 1974) et atteint un nouveau sommet créatif (comme l’illustre le chef-d’œuvre de 1974, Le Maudit). Elle enregistre des dizaines de disques, généralement sous la direction de Bernard Saint-Paul, dont son deuxième album, le délicieux Vancouver de 1974. La controverse autour de son album LeVenin de 1988 à cause du titre « Allah » a porté un coup dur à son caractère passionné et quelque peu fragile, d’autant plus qu’elle était alors sous la protection de Salman Rushdie, et qu’elle avait voulu faire de cette chanson un message de paix. Pourtant, elle revient en force dans les années 90 avec un album à succès, Sans Regrets, porté par le tube « Rien Que de l’Eau ». Elle est récompensée en 1993 et 1996 par une Victoire de la Musique de la meilleure artiste féminine et, après un bref mariage avec l’humoriste Pierre Palmade, rend hommage à Michel Berger dans D’un Papillon à une Etoile (2000). Elle est remontée sur scène au milieu des années 2000 après avoir connu des problèmes de santé, un retour célébré par des tournées réussies, de bonnes ventes de DVD et un coffret en 2008 de sa discographie complète.
